12 mois de prison ferme, telle est la peine d’emprisonnement infligée aux quatre trafiquants majeurs d’écailles de pangolin le 20 juillet 2018 par le Tribunal de Première Instance d’Abidjan plateau, lors du délibéré de cette affaire.
Jugés pour infraction à la législation de la protection de la faune en ses articles 32-5, et 33 régissant la loi de la faune, les prévenus Yao Kouassi Sébastien, Angha Agnan Joseph, Assi Seka Jocelin, et Kanga Raymond viennent d’écoper de 12 mois de prison ferme. Le groupe criminel devra aussi s’acquitter de la somme de 300.000 FCFA à titre d’amende, tel que prévu par la loi faunique N°65-255 du 4 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse.
Cette décision de justice intervient après l’arrestation desdits trafiquants par l’Unité de lutte Contre la criminalité Transnationale organisée (UCT) avec l’assistance technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire le 26 juillet 2017 à Cocody, au moment où les cupides trafiquants s’apprêtaient à effectuer leur transaction. C’est donc la main dans le sac qu’ils ont été appréhendés avec 3000kg d’écailles de pangolins en leur possession. D’après le projet EAGLE-Côte d’Ivoire, une organisation spécialisée dans la lutte contre le trafic d’espèces protégées en Côte d’Ivoire, ce sont 5000 à 10000 pangolins qui ont été lâchement tués pour réunir les 64 sacs pleins d’écailles. Huit trafiquants au total avaient été mis aux arrêts. Mais quatre d’entre eux ont été remis en liberté. Depuis lors, les quatre autres étaient incarcérés à la maison d’arrêt et de correctionnelle d’Abidjan (MACA).
Le juge, dans son délibéré, a été d’une sévérité exemplaire pour les trafiquants, et leur a infligé les peines maximales en matière d’emprisonnement et d’amende. En effet, la peine maximale pour crime faunique en Côte d’Ivoire selon l’article N°65-255 du 4 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse, s’élève à une année de prison. Une peine longtemps décriée par les organisations de défenses des espèces protégées, car elle est peu dissuasive. Mais elle sera durcie dans les jours à venir puisqu’un projet de révision de la loi en cours de discussion prévoit une peine d’emprisonnement plus lourde. Les amendes seront elles aussi revues.
En rendant la loi faunique à venir plus dissuasive, les autorités ivoiriennes espèrent avoir cette fois-ci trouvé un moyen pour freiner de manière drastique le trafic d’espèces protégées dans le pays.
La décision de justice demande également l’incinération des 3000kg d’écailles. D’après le juge, elle devra être menée dans les prochains jours par les autorités ivoiriennes.