Selon le dernier rapport de l’ONG Traffic, organisme de défense des espèces protégées dans le monde publié en février 2020, le trafic international lié aux espèces protégées prend de l’ampleur. D’après les chiffres qui se trouvent dans le rapport, plusieurs saisies de contrebandes fauniques ont été enregistrées au cours de ses dernières années. Ainsi, montrant l’accroissement dangereux du trafic lié aux espèces protégées. Plusieurs saisies records effectué toujours selon le rapport. 96 tonnes d’écailles de pangolin confisquées entre 2017 et 2019. 4500 cornes de Rhinocéros entre 2016 et 2017. 225 tonnes d’ivoire d’éléphant d’Afrique saisie durant cette dernière décennie, un record depuis que la lutte anti-trafic des espèces protégées est déclenchée. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population des éléphants d’Afrique par exemple compte à présent environ 415.000 spécimens, soit 111.000 de moins qu’il y a dix ans. Et le massacre continue au rythme vertigineux d’environ 30.000 éléphants par an. Toutes saisies ont eu lieu sur le continent asiatique notamment en Chine, Malaisie, Singapour, et au Viêt Nam. Ces saisies ne sont que la partie visible de l’iceberg à en croire les ONG. Pour elles, ce sont plusieurs tonnes de contrebande fauniques qui passent inaperçues chaque année à travers les mailles du filet. Le pangolin, l’éléphant, le rhinocéros faut-il le rappeler sont classés sur la liste rouge de la CITES (Convention Internationales sur le commerce des Espèces protégées en voie d’Extinction) des espèces en danger critique de disparition totale de la planète terre « Il ne passe pas un jour sans que l’on voie une saisie d’animaux sauvages en Asie du Sud-Est et, souvent, les volumes sont impressionnants », déplore Kanitha Krishnasamy, directrice de l’ONG Traffic dans la région.
Face à ce problème mondial, l’Union Européenne par exemple préconise des plans d’actions de lutte contre le trafic des espèces sauvages. Dans son rapport, elle préconise tout d’abord d’empêcher le trafic des espèces sauvages en luttant contre les causes profondes de ce phénomène : il est nécessaire de combattre la corruption dans ce milieu. Ensuite, mettre en œuvre et faire respecter les règles existantes et lutter efficacement contre la criminalité organisée liée aux espèces protégées. Enfin, renforcer le partenariat mondial entre les pays d’origine, les pays de destination et les pays de transit.
En Côte d’Ivoire, les autorités ivoiriennes sont lancées dans la lutte contre le trafic des espèces protégées. Arrestations, interpellations, et autres procès sont mis en œuvre pour freiner le commerce illégal des espèces protégées. L’autre signal fort, c’est l’incinération des trois tonnes d’écailles de pangolin saisies il y a 3 ans dans le pays faite mardi 3 mars 2020 par les autorités accompagnées de ses partenaires tels que EAGLE-Côte d’Ivoire. Notre loi faunique N°65-255 du 4 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse, qui prévoyait jusqu’à la une peine d’emprisonnement allant de 2 mois à jusqu’à 12 mois, assortie d’une amende de 3000 à 300.000CFA est en cours de discussion. Elle frappera fort désormais, d’une peine d’emprisonnement plus lourde, ainsi que des amendes en hausse pour s’aligner sur des pays comme la Tanzanie, qui vient de condamner en février 2020 à 15 ans de prison, une chinoise impliquée durant 10 dans le trafic d’ivoire entre l’Afrique et l’Asie. Au Kenya par exemple depuis 2018, tout individu appréhendé dans un trafic d’ivoire court la prison à vie, voire la peine de mort.