La planète a perdu en moyenne près de 70% de ses populations d’animaux sauvages en une cinquantaine d’années, selon l‘édition 2022 du rapport de référence du Fonds mondial pour la nature (WWF), « Planète Vivante », publiée le jeudi 13 octobre 2022.
Ce rapport passe au scanner près de 32 000 populations de 5 230 espèces de vertébrés, mammifères, oiseaux, amphibiens, reptiles et poissons. C’est dans les régions tropicales que les populations de vertébrés surveillées s’effondrent à un rythme particulièrement effarant, selon le rapport.
Selon ce rapport phare que l’association publie tous les deux ans, 69% des animaux vertébrés ont disparu entre 1970 et 2018. La destruction des habitats naturels, en particulier pour développer l’agriculture, reste l’une des causes principales. A côté de ces facteurs susmentionnés, un facteur demeure non moins négligeable. Il s’agit du trafic des espèces animales considéré par les ONG, tels que EAGLE Côte d’Ivoire comme la principale cause de la disparition des espèces animales.
En effet, les groupes criminels organisés se sont emparés de ce marché et l’ont développé en en faisant le 4ème plus grand marché noir du monde après. C’est un trafic très lucratif dans la mesure où la demande est forte et les moyens mis en œuvre pour se procurer les produits fauniques sont énormes. Ainsi, on assiste à une destruction programmée des animaux. Le trafic d’espèces protégées menace non seulement la biodiversité, mais alimente aussi des réseaux criminels internationaux.
Les éléphants sont massacrés pour leurs ivoires, les pangolins pour leurs écailles, les chimpanzés pour la capture de leurs bébés, les perroquets pour être vendus comme animaux de compagnie. Toutes ses espèces mentionnées sont intégralement protégées et en danger d’extinction, alors qu’il existe de grandes forêts qui pourraient les accueillir mais qui sont vidées de ces espèces.
A l’origine du développement du trafic figure en ligne de mire, la corruption. Elle est considérée par le Réseau EAGLE comme le principal facteur du commerce illégal. La corruption se produit à chaque étape de la chaîne de valeur du trafic des espèces sauvages protégées. Elle inclue bien souvent des pots-de-vin pour obtenir des droits ou des quotas des espèces protégées, ou pour graisser les rouages des expéditions de cargaisons, pour s’assurer qu’elles ne soient pas inspectées ou saisies.
Face à ce problème mondial, le réseau EAGLE préconise des plans d’actions de lutte contre le trafic des espèces sauvages. Il faut combattre la corruption en mettant en place des enquêtes, faire des arrestations et des poursuites judiciaires des responsables peu importe leur statut ou réseau d’influence. Enfin, renforcer le partenariat mondial entre les pays d’origine, les pays de destination et les pays de transit.
En Côte d’Ivoire, les autorités ivoiriennes et ses partenaires tels que EAGLE Côte d’Ivoire sont lancées dans la lutte contre le trafic des espèces protégées. Arrestations, interpellations, et autres procès sont mis en œuvre pour freiner le commerce illégal des espèces protégées. L’autre signal fort, c’est la révision de la loi faunique qui jusque-là est peu dissuasive. La loi faunique N°65-255 du 4 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse, prévoit en effet, une peine d’emprisonnement allant de 2 mois à 12 mois de prison, assortie d’une amende de 3000 à 300.000 francs CFA.
Cette loi ivoirienne devrait au terme des réformes frapper fort, d’une peine d’emprisonnement plus lourde, ainsi que des amendes en hausse pour s’aligner sur des pays comme la Tanzanie, qui avait condamné en février 2020 à 15 ans de prison, une chinoise impliquée durant 10 dans le trafic d’ivoire entre l’Afrique et l’Asie. Au Kenya par exemple depuis 2018, tout individu appréhendé dans un trafic d’ivoire encourt la prison à vie, voire la peine de mort.
La disparition des espèces sauvages est un marché lucratif. Plus un produit sera rare, plus il sera cher. Il est donc dans l’intérêt des trafiquants que les animaux sauvages disparaissent.